La BUGATTI TYPE 55, La bien nommée ‘SUPERSPORT’

Dans le cadre de la rubrique ‘’Rétrospectives autour d’une automobile’’, je vous propose de découvrir dans cette nouvelle édition l’une des plus belles créations de la marque BUGATTI.
Raconter la formidable histoire BUGATTI, c’est raconter l’âge d’or de l’automobile, quand les courses et les records de vitesse déchaînaient l’enthousiasme populaire.

La BUGATTI Type 55 Supersport est sans aucun doute l’une des plus belles réussites et des plus célèbres de la Marque.
Elle symbolise, avec l’Atlantic, la Royale roadster ou le coach T50 Surperprofilé, l’aboutissement du style dessiné par Jean BUGATTI.
Si son élégance absolue est connue, l’histoire de sa genèse l’est moins.

Roadster Bugatti 55 devant le magasin de la rue du Débarcadère à Paris
(source Bugattirevue)

La Bugatti 55 ‘Supersport’, de sa dénomination officielle, est née sous les meilleurs auspices.
Présentées au Salon de Paris 1931, elle arrive alors que
Ettore Bugatti a enfin réussi, après 5 années d’attente, à vendre ses premières Royale Type 41.

Par ailleurs, les ventes de la Type 50 sont satisfaisantes et la type 55, nouveau flambeau de la gamme se vend bien dès sa commercialisation en 1932.

Depuis sa présentation au salon de Paris, 23 exemplaires sont livrés en châssis nu, malgré un prix de 105.000F soit cinq ans de salaire moyen d’un Français auquel il fallait rajouter presque autant pour la carrosserie.
Il faut dire que les lignes époustouflantes du roadster et du coupé 55 ont fait l’unanimité. Des lignes intemporelles, aujourd’hui encore admirables…
‘’Le caractère exclusif de la Bugatti Type 55 Supersport, tant par sa mécanique, que par sa rareté, ses performances et l’élégance de ses lignes lui font atteindre depuis longtemps des sommets lors des ventes aux enchères. Mais la 55 Supersport est au cœur du mythe Bugatti, elle est un des aboutissements de l’œuvre conjuguée du Patron Ettore et de son fils Jean Bugatti.

Un objet d’art. Une bête mécanique.
Attention, ceci n’est pas une voiture mais une véritable Icône…’’
La Bugatti Type 55 ‘Supersport’ embarque le moteur emprunté à une voiture de Grand Prix (modèle Type 51 ayant succédé à la Type 35 et son palmarès…) de 8 cylindres en ligne de 2.262 cc, double arbre, compresseur et équipée d’un carburateur Zenith ‘’dégonflé’’ à 130 ch et capable d’atteindre 180 km/h, auquel est associée une boîte manuelle à 4 rapports.
Le Type 55 complété de freins et de roues en aluminium de la voiture de type Grand Prix, est équipé sur un châssis de Type 47 Sport pour disposer d’une base plus longue afin de créer une routière plus confortable.
Des modèles ‘Grand Sport’ à la bien nommée ‘Supersport’.
Par vocation, le Type 55 résolument axé sur la performance, semblait destiné à courir les 24 Heures du Mans ou les grandes épreuves routières comme les Mille Miglia, mais contrairement à d’autres Bugatti elle n’a pas brillé en courses. Après-guerre, plusieurs Bugatti 55 engagées dans des épreuves sortiront victorieuses, cette consécration tardive prouvait que le Type 55 était bien une voiture compétitive et efficace.
Le châssis type 55 reçoit également quelques carrosseries de type cabriolet ou coupé fermé, mais ces variantes n’ont pas l’élégance du Roadster de Jean Bugatti, qui ne renie pas ses origines ‘’compétition’’. Nombreux furent les grands carrossiers à travailler à la commande des clients, tels que : le maître Gangloff, Vanvororen, Figoni et Falashi, Erdmann & Rossi, Billeter et Carter…
Produit seulement à 38 exemplaires la Type 55 Supersport Roadster, dont quatorze avec la carrosserie imaginée par Jean Bugatti sont sortis des ateliers. Seuls onze modèles ont survécu aux années et rares sont ces châssis qui sont susceptibles d’être aujourd’hui en représentation à un concours d’élégance ou à une vente aux enchères.
L’estimation de la cote actuelle d’une 55 ‘Supersport’ Roadster est estimée entre 6 et 8 millions d’euros…

Deux Bugatti Type 55 juste avant le départ des 24 heures du Mans 1932.
Le règlement imposait une carrosserie 4 places.

François ANDRIEU Consultant de Véhicules Anciens et Fondateur du Concours Pays Basque Élégance Automobile donne son analyse : « Pour beaucoup, la Type 55 est la plus désirable de toutes les Bugatti. A ce titre elle relève de la légende, symbolisant le génie mécanique et athlétique de la voiture de sport de l’époque, à laquelle on n’opposait aucune limite sur la route, considérée comme l’un des joyaux automobiles des années 30.
Une voiture de sport conçue pour la route mais avec la mécanique d’une voiture de course …»

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