La BMW 507 : une ligne superbe, une histoire maudite…

Dans le cadre de la rubrique ‘’Rétrospectives autour d’une automobile’’, je vous propose de découvrir dans cette nouvelle édition l’une des plus belles créations de la marque BMW.

Après avoir construit des moteurs d’avion, la société industrielle est réorganisée et prend en 1917 le nom de Bayerische Motoren Werke ou BMW (Manufacture bavaroise de moteurs). BMW se lance alors dans les motos puis dans la construction automobile en 1929.

La plus belle création de la firme de l’entre-deux-guerres reste la BMW 308, une voiture de sport qui dominera la compétition jusqu’à la fin des années 1930. Pendant la seconde guerre mondiale, les usines subissent de gros dégâts lors des bombardements alliés. C’est en 1948 que l’usine de Munich, située dans la zone contrôlée par les Alliés, va reprendre la production des motos et en 1954 des voitures de luxe, dont la sublime BMW 507 équipée d’un moteur V8.

La BMW 507 est un roadster destiné à rivaliser (sans succès) la concurrence des sportives de prestige sur le marché Américain. Et plus particulièrement se positionner pour contrer l’importation des allemandes Porsche 356 Speedster et la Mercedes 300 SL. Conquête lancée à l’initiative du célèbre importateur américain Max Hoffman.

Sa présentation au salon de Francfort en septembre 1955 fait sensation et sa ligne exceptionnelle et son design de rêve lui donne son succès.
Avec un caractère très agressif de sa calandre en forme de requin, se conjugue aux galbes des ailes rentrantes aux formes arrondies à l’arrière et au caractère tranchant de la face avant, à l’image de ces ouïes latérales et des clignotants en forme d’obus. La 507 pouvait recevoir un hard top, fait à la main et en aluminium lui aussi.

Techniquement, ce roadster basé sur la berline 502/503 reprend un châssis en caisson, d’une carrosserie en aluminium, des suspensions à roues indépendantes à l’avant et à barre de torsion à l’arrière sur un essieu rigide. Particularité de la BMW 507, et sa remarquable boîte de vitesse ZF dont sa position fixée au cadre des sièges avant relié par un court arbre à cardan, apparaît comme une merveille de synchronisation.

De plus, elle favorise un centre de gravité plus en arrière et surtout un plus grand espace pour les pieds étant dégagé du pont embrayage-transmission. Autre point fort, la direction à crémaillère qui lui assure un rayon de braquage avec une grande maniabilité.

Motorisée par le premier moteur V8 historique de la marque, de 3200 cm3 de cylindrée incliné à 90°, développant 165 ch (150 ch modèle de base), lui, permettant une vitesse de pointe de 220 km/h.

Si d’importantes opportunités de vente aux États-Unis, projetant une production de 1000 unités par an, destinés son franc succès, la 507 connaitra un important échec commercial dû essentiellement à son prix trop élevé, et à une production à perte qui contraint le constructeur à arrêter la production pour éviter la faillite, histoire maudite à l’époque.

La BMW 507 deviendra célèbre, par de nombreuses stars propriétaires de cette sportive, dont Elvis Presley, Jean Marais, Alain Delon, John Surtees… et bien d’autres, mais également en figuration dans de nombreux films du cinéma.

Fabriquée à tout juste 250 exemplaires, la marque à l’hélice réussit à créer une icône pour toujours avec ce roadster. Cette superbe sportive séduit de nombreux collectionneurs, et enflamme de grandes maisons de vente aux enchères. Son estimation actuelle est estimée entre 1,5 à 2 millions d’euros…

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