1 – Valentino Rossi (1979-)
Être encore en mesure, à 38 ans passés, de décrocher une dixième couronne mondiale en GP montre que Valentino Rossi n’est pas un pilote comme les autres.
S’il a 114 victoires à son compteur, le record d’Ago paraît difficile à aller battre, mais Rossi impressionne par sa combativité (il a terminé les deux dernières saisons comme vice-champion du monde), sa capacité à se remettre en question, à faire évoluer son pilotage, le soin des détails et de la préparation qu’il impose à son équipe technique. A l’échelle mondiale, sa renommée en tant que pilote dépasse et de loin, celle de tous ses autres concurrents.
Pour son palmarès, sa longévité, sa personnalité, Rossi méritait bien la première place de ce top 10 !
2 – Giacomo Agostini (1942-)
15 titres et 123 victoires : le grand Giacomo Agostini est tout simplement le pilote le plus titré de l’histoire des GP. Il a commencé sa carrière par des courses de côte et passe ensuite au circuit, pour devenir champion d’Italie 175 en 1963, sur une Moto Morini.
Il passe chez MV Agusta en 1965 et démontre tout son potentiel (ainsi que celui de sa monture !) en remportant son premier GP au Nürburgring. Ce sera le début d’une carrière flamboyante, avec pas moins de 13 titres mondiaux (6 en 350, 7 en 500) avec le constructeur italien. Ensuite, Ago passe chez Yamaha, met un peu de temps à s’habituer au pilote des 2-temps, mais parvient à décrocher une nouvelle couronne mondiale en 350 en 1974 et une autre en 500 en 1975. Par la suite, Ago a touché un peu à la compétition automobile, mais sans résultats marquants.
Ago a ensuite été team manager en GP, de 1982 à 1990 chez Yamaha, puis chez Cagiva de 1992 à 1994.
3 – Mike Hailwood (1940-1981)
Surnommé « Mike the Bike », Mike Hailwood a lui aussi marqué son époque avec 9 titres en GP et 14 victoires au Tourist Trophy. A l’âge de 10 ans, il assiste comme spectacteur à son premier TT et commence la compétition à l’âge de 17 ans.
La carrière d’Hailwood s’accéléra lorsqu’en 1961, il devint pilote officiel Honda et fut le premier à remporter 3 épreuves du TT (125, 250 et 500) en moins d’une semaine tout en décrochant le titre en GP 250 la même année.
En 1962, il passa néanmoins chez MV Agusta et fut le premier pilote à décrocher 4 titres consécutifs en GP 500. En 1964, il établit un nouveau record de l’heure, à 233 km/h de moyenne sur une MV Agusta et sur l’anneau de Daytona.
Hailwood retourna chez Honda en 1966 et signa 4 nouveaux titres, en 250 et en 350, en 66 et en 67.
L’histoire retiendra ses luttes homériques avec Agostini au TT : en 1967, il signa un record du tour à 175 km/h de moyenne, sur sa Honda RC181, qui a tenu pendant 8 ans ! Pour son palmarès, sa longévité, sa personnalité, Rossi méritait bien la première place de ce top 10 !
4 – John Surtees (1934-2017)
Dans l’histoire des sports mécaniques, John Surtees est un cas unique : il est à la fois champion du monde en GP (avec déjà pas moins de 4 titres mondiaux, en 500 cm3, en 1956, 1958, 1959 et 1960 et deux autres en 350 sur la même période), mais il est aussi champion du monde de F1 (sur Ferrari, en 1964). Seul Rossi a, un moment, tenté de relever pareil challenge, avant de se raviser.
Fils d’un concessionnaire de motos londonien, John Surtees a commencé à travailler comme mécanicien chez Vincent tout en débutant sa carrière de pilote ; à l’âge de 17 ans, Surtees bat la star de l’époque, Geoff Duke, sur une épreuve mineure. En 1955, il devient pilote officiel Norton puis, l’année suivante, donne à MV Agusta le premier d’une longue série de titres.
5 – Joey Dunlop (1952-2000)
Avec 26 victoires au Tourist Trophy de l’Île de Man, Joey Dunlop est l’une des figures les plus emblématiques de cette terrible épreuve. Il a également remporté 24 fois le Ulster GP.
Grand spécialiste des courses sur route, Dunlop est toujours resté un pilote simple et accessible. Il n’a jamais cédé aux sirènes de Honda qui voulut, à un moment, le faire venir sur la scène des GP. Joey Dunlop détestait le cirque médiatique.
Il disparût en 2000 en Estonie, lors d’une course sur route, alors qu’il perdit le contrôle d’une 125 sur piste mouillée, après avoir remporté les épreuves en catégorie 600 et 750.
6 – Mick Doohan (1965-)
Mick Doohan fut sans conteste l’animateur des GP de la seconde moitié des années 90, puisqu’il a décroché 5 titres consécutifs en 1994, 1995, 1996, 1997, 1998.
Pourtant, ce ne fut pas gagné d’avance car il se blessa lourdement en 1992 lors du GP d’Assen, alors qu’il était sur le chemin de son premier titre, puisqu’il avait 65 points d’avance à la mi-saison.
On ne doit qu’à la ténacité du Dr Costa de la Clinique Mobile de lui avoir fait échapper à l’amputation et il manquera les 4 GP suivants. Malgré tout, il ne fut battu au championnat que de 4 points par Wayne Rainey.
En 1993, Doohan était encore diminué physiquement et eu du mal à tirer tout le potentiel de sa Honda. Il fit installer un frein arrière au pouce gauche et c’est de là que viennent son style et son déhanché si particulier.
En 1994, la forme est de retour et Doohan enchaine donc ces 5 titres consécutifs, avec en point d’orgue la saison 1997 où il gagne 12 des 15 GP, termine second à deux autres et se cartonne lors de la dernière course, à domicile, alors qu’il menait avec 6 secondes d’avance.
Durant cette période des GP, la paire qu’il formait avec son compatriote, le chef mécanicien Jeremy Burgess, était simplement imbattable. Cela fit aussi grincer des dents en interne, car de fait, Doohan refusait toute évolution notable apportée à la 500 NSR et sa machine connut très peu d’améliorations en 5 ans.
Ce n’est qu’à l’arrivée de Rossi chez Honda en 1999 que le NSR se mit à évoluer à nouveau, avec notamment l’apparition d’un shifter.
Doohan est l’un des rares pilotes de GP à avoir remporté des victoires en WSBK, avec 3 manches à son actif en 1988. Associé à Wayne Gardner, il a également remporté les 8 Heures de Suzuka en 1990 sur une Honda RVF.
7 – Stéphane Peterhansel (1965-)
«Peter», comme on appelle communément Stéphane Peterhansel, c’est indiscutablement «Monsieur Dakar» : jugez plutôt, avec 13 victoires, 6 à moto et 7 en voitures, c’est le spécialiste incontesté de la discipline.
En auto, il a roulé pour Mistubishi, Mini et désormais Peugeot, mais la marque française le laisse cultiver le fort lien qu’il a construit avec Yamaha depuis ses débuts au Dakar en 1988.
Et avant le Dakar, Peter a été un spécialiste de l’enduro avec, ne l’oublions pas, 11 titres nationaux et deux couronnes de champion du monde en 250 !
8 – Jean-Michel Bayle (1969-)
Voici certainement le pilote le plus doué et surtout le plus polyvalent de tous les temps ! Preuve en est que le nom du Frenchie (il est né à Manosque) a été ajouté au fameux American Motorcycle Hall of Fame en 2000 !
Pour en arriver là, Jean-Michel Bayle, surnommé JMB a fait forte impression partout où il est passé. Après deux titres mondiaux en motocross en 1988 (125 cm3) et 1989 (250 cm3), il décide d’aller défier les Américains sur le sol et dans leur propre spécialité : le supercross.
Pour sa première saison là-bas, il termine second du très relevé supercross et emporte 3 titres la saison suivante (MX 250 et 500, ainsi que SX), battant le record de victoires en supercross dans une saison.
Décidant de relever de nouveaux défis, il passe à la vitesse au milieu des années 90 et après avoir couru en GP 250 sur Aprilia, il passe en GP 500 où, dans l’équipe de Kenny Roberts, il signe deux pole position !
Ultime preuve de son immense talent, JMB remporte le Bol d’Or et les 24 Heures du Mans en 2002.
9 – Freddie Spencer (1961-)
Trois titres en GP, avec l’exploit, non répété depuis, d’avoir décroché la couronne en 250 et en 500 la même année, en 1985 ! C’est vous dire si le jeune pilote américain Freddie Burdette Spencer dominait le monde de la vitesse à cette époque là !
Avant l’arrivée d’un autre prodige, Marc Marquez, il fut le plus jeune pilote à gagner un GP 500 (en Belgique en 1982, à l’âge de 20 ans) et à être champion du monde en GP 500 (en 1983, à l’âge de 21 ans).
On retiendra aussi de lui ces photos irréelles, où on le voyait, plein angle et les yeux fermés dans son casque, tout comme son approche extrêmement méthodique de la compétition.
Mais Freddie fut une étoile filante : elle a brillé vite et surtout très haut, mais pas très longtemps et ses tentatives de comeback ainsi que ses blessures ont donné peu d’éclat à la fin de sa carrière.